46.15 Envie De Jouir En Lui
Cest excitant
terriblement excitant
et dangereux
insoutenablement excitant car aussi dangereux
ce que je sais cest que dans létat dexcitation qui est le mien et qui ne cesse pas de grimper, je ne vais pas tarder à venir
à lâcher mon jus sur sa rondelle
je suis happé, coincé entre ses fesses
jai terriblement envie de jouir
jai horriblement peur de jouir et des conséquences que cela va avoir quand il va sen rendre compte
Jai le cur qui bat à mille à lheure tellement mon excitation est débordante
tellement le frottement de ses fesses serrées autour de ma queue, les tapotements de mon gland sur son ti trou me procurent des sensations de fou
Oui, mon cur semballe
mais soudainement, il semble sarrêter
cest lorsque je sens les muscles de ses fesses se relâcher
lorsque, à la faveur dun mouvement un peu plus puissant de son bassin, son ti trou semble céder à la stimulation
lorsque le bout de mon gland semble aller un peu plus loin, vaincre la petite résistance de lentrée de son intimité
Un peu plus tôt cette nuit là
Je me rends compte que c'est pour ça aussi que je l'aime, ce petit mec
cest parce quil peut être parfois touchant jusqu'aux larmes, mon Jérém... aussi profondément touchant quil est intolérablement sexy dans certaines circonstances ou insupportablement macho dans d'autres... 50 et une nuances de mon beau brun
Et puis Jérém a cette phrase que je noublierai jamais :
«Le rugby, c'est l'histoire d'un ballon avec des copains autour
et quand le match est fini et quon range le ballon, il reste les copains
».
Dans cette simple phrase, je ressens toute la solitude de ce garçons dordinaire à lapparence si sûr de lui
je perçois toute limportance de la camaraderie avec ses potes, de ce besoin de chaleur humaine, de proximité, de partage
ce besoin de la proximité de Thibault par-dessus tout
Jai envie de pleurer. Jessaie de me retenir.
Je le serre un peu plus à moi
jenfonce mon visage dans son cou
sentir lodeur de sa peau fraîchement douchée, cest avoir envie de goûter à sa peau.
« Il ne fait pas chaud
» lâche-t-il, quelques mots qui ont tout lair dune excuse maladroite
Mon Jérém qui se confie un peu, qui se plait dans mes bras
qui se laisse faire des bisous
je suis ému que jen pleure
je pleure en silence, dans le noir, je narrive plus à me retenir
Un filet de larmes glisse sur ma joue et coule sur son épaule.
Il sen rend compte.
« Quest ce quil tarrive ? Tu chiales ? » me balance-t-il.
Furieuse envie désespérée de lui dire que je laime comme cest pas possible daimer, que je tiens à lui plus quà moi-même, que je ferais tout pour lui, tout et encore un peu plus, quil me touche, quil me fait vibrer, quil est lhomme de ma vie
que je ne veux plus partir de la, que je veux quon soit toujours ensemble, que je le suivrais nimporte où
que mon amour pour lui est infini et quil ne cessera jamais
que je ne veux pas que ce câlin soit juste une erreur de scénario et que dès le matin venu on ne soit plus que sex friends qui nont plus rien à se dire
envie de lui dire que je veux tout partager avec lui, ses peurs, mes peurs, nos joies, nos tristesses
Envie de lui balancer tout mon amour, un amour tellement fort quil ne pourra pas y être insensible
mais je nose pas, je me dis que ce nest pas encore le bon moment, alors je mens :
« Ce nest rien
cest juste la fatigue
».
Enchaîne, Nico, enchaîne.
« T'en fais depuis toujours
du rugby ? »
« Depuis que je connais Thibault, cest lui qui me la fait découvrir quand on était gamin
»
« Si tu pars, tu vas moins le voir
».
Nico, tu es ému, mais redoutable.
« Je sais.. lui il me manquerait trop
»
Cest beau, cest touchant, cest mignon.
Sois fort Nico, continue à creuser
il faut parfois savoir courber le dos plus que son dû pour faire jaillir une source
« Mais si tu nacceptes pas ce boulot de commercial, tu vas faire quoi ici, tu vas rester serveur... ? ».
« Je ne sais pas trop
».
« Tas pas envie de continuer un peu les études, un bts
».
« Non, je nai pas envie de retourner me faire chier en classe
» coupe-t-il net.
« Remarque
» je rigole « tu es beau avec ta tenue
et tu es trop à laise avec ton plateau.. on dirait que tas fait ça toute la vie
».
« Pas tant que ça... ».
« Mais si
» jinsiste.
« Non, je tassure
».
« En tout cas... t'es vraiment beau dans ta tenue... » et jenchaîne « tu dois te faire draguer à longueur de temps
»
« Ouais
c'est chiant
».
Je comprends son malaise
problème de riche
Et il continue :
« Ce taf cest du dépannage
je vais pas faire ça toute ma vie
».
« Tu aimerais faire quoi ? ».
Je lentends sourire dans le noir. Jai limpression que ça lui fait plaisir que je lui pose cette question.
« Jouer au rugby en pro... mais je ne suis pas assez bon... ».
« Moi je te trouve super doué
» je tente de lencourager.
« Arrête
tu n'y connais rien... » me balance-t-il.
« Ca cest vrai
» javoue.
« Je suis sur que tu nas jamais regardé un match de ta vie
» il enchaîne.
« Ca, cest pas vrai
je suis venu te voir jouer une fois
et je suis resté jusquà la fin du match
»
« Laisse-moi rire
» se moque-t-il « tes juste venu
».
« Juste venu pour te mater... » je le coupe net en rigolant « oui... oui
oui
javoue
».
« Javais bien compris
».
« Et ça ta pas fait plaisir ? ».
« Quoi donc ? ».
« Que je vienne te voir, banane ! ».
« Bof
».
Encore du pur Jérém. Je le déteste. Je laime.
« Même pas un peu ? » jinsiste.
Je ne vois pas son visage mais je sais quil sourit. Je sais que ça lui fait plaisir de savoir que je le mate. Que je suis fou de lui. Comme toute à lheure dans la salle de bain.
Cest déjà un bon point, je ne vais pas insister. Comme je lai dit, avec un mec comme Jérém il faut savoir lire entre les lignes, dans ses silences, derrière ses sourires, à lenvers de ses bêtises.
Enchaîne sur le rugby, Nico.
« Cest vrai que jy connais rien, mais tu es doué au rugby, à ce qui se dit... ».
« Qui dit ça ? ».
« Thibault dit ça
» je lui balance du tac au tac « mais pas que lui
tout le monde au lycée te considère comme le meilleur joueur de léquipe
».
« Cest pas un hasard si tu te fais autant cogner sur le terrain
».
Bluffe, Nico, ça te va bien, ensuite flatte, donne espoir, ce nest jamais perdu :
« Ils vont finir par te repérer tôt ou tard
».
« Si ça devait arriver, ce serait déjà fait
en attendant il faut que je gagne ma vie
» réagit-il, et il continue « au pire jai un cousin qui est plaquiste
lui il va en avoir du taf
un de ses ouvriers part à la retraite à lautomne
»
« Tu sais faire du placo ? »
« Jen ai déjà fait avec lui lété dernier au mois daoût
une chaleur à crever
même torse nu on était en nage
».
Mon dieu
limage tout juste évoquée, en à peine quelques mots, de mon Jérém avec un simple jeans ou un short, torse nu, dégoulinant de transpiration du front jusquau chemin du bonheur, les muscles bandés, en train de manipuler et de visser de grandes plaques de placo
cette simple, puissante image a de quoi me rendre dingue rien que de lévoquer
« Cest déjà c'est bien que jai eu le bac
» je lentends continuer.
« Oui, ça cest sur
» je commente.
« Merci
»
Euh
je me trompe ou il a dit « merci » ?
« Merci de quoi ? » je demande, plus pour avoir confirmation davoir bien entendu que pour avoir une réelle réponse.
« De mavoir aidé à réviser
» fait-il.
Jadore ces rares moments privilégiés où mon Jérém devient doux comme un agneau. Je crois que cest la première fois que jentends ce mot sortir de ses lèvres. Merci.
« Je nai pas fait grand-chose » je tente de me dédouaner.
Silence de sa part.
Une question me brûle les lèvres
vais-je oser la poser ou pas ?
Faut y aller Nico
fonce
cest ce soir ou jamais
« Pourquoi tas dit oui quand je tai proposé de réviser ? ».
Jentends sa respiration, sa déglutition, les battements de son cur. Les secondes ségrainent. Lespoir commence à germer en moi quil va répondre quelque chose de plaisant à entendre, quelque chose qui me montrerait quil savait ce quil faisait, où il allait, quelque chose qui me montre quil avait envie de réviser avec moi, et rien quavec moi
« Parce que je voulais avoir quelques chances davoir le bac
» finit-il par lâcher.
Bam ! petit con, va
Bien sur
pour avoir le bac
quoi répliquer, alors que je voudrais entendre une toute autre réponse ?
Cette réponse ne te satisfait pas
pas du tout
alors, fonce, Nico !
« Tu savais déjà quil se passerait un truc entre nous ? ».
Perche #2 lancée.
« Je savais que tu avais envie de moi
».
Perche #2 esquivée.
Fonce, Nico, fonce !
« Et toi ? ».
« Moi
quoi ? ».
« Tavais imaginé quon coucherait ? ».
« Jen sais rien
».
« Tavais envie de coucher avec moi ? ».
Perche #3 lancée.
« Javais surtout envie de voir jusquoù tu irais
».
Perche #3 esquivée.
« Alors, jai été assez loin ? ».
« Jai vu à quel point tu avais vraiment envie de ma
de moi
»
« Et ça ta plu ? ».
« Tu me saoules
» conclut-il sèchement
Re-Bam !
Le poisson est ferré, il se débat
attention à la ligne
ménage tes mouvements, fais en sorte de ne pas casser le lien
Un vrai numéro déquilibriste auquel je me livre
Je te laisse pas démonter, Nico, enchaîne.
« Tu sais, Jérém
je n'avais pas 15 ans quand je t'ai vu la première fois traverser la cour du lycée avec tes potes
dès que je tai vu, jai été raide dingue de toi
tu étais si jeune, mais déjà si beau, si sexy
bien sur, tu nétais pas encore aussi bien foutu que maintenant mais t'étais déjà tellement
bomec
bien habillé, bien coiffé
avec ta putain de peau mate
tu étais sexy
au premier instant j'ai eu envie de toi
je me souviens encore que tu portais un t-shirt marron Oxbow qui tallait super bien
comme un gant
je crois que quand je t'ai vu rentrer dans la même classe que moi, jai failli pleurer
jétais déjà tellement dingue de toi que je n'ai pas arrêter de te mater ce jour là
».
« Ouais
ce jour là et les suivants
» plaisante-t-il.
« Tu ten rendu compte de suite ? ».
« Le premier jour
et pas que moi
».
« Le premier jour ? »
« Tu nétais pas discret
je me suis demandé
cest qui ce p
enfin
ce mec au t-shirt jaune qui n'arrête pas de me mater ? ».
Stop
arrêt sur images. Rembobiner de quelques centièmes de seconde. Pause. Avancer image par image
voilà
ça va très vite mais ça a son importance
« au t-shirt jaune ». Voilà limage, si courte, presque subliminale, que jai envie danalyser et de mettre en valeur au montage de ce film.
Jai à nouveau envie de pleurer
je noublierai jamais son beau t-shirt marron Ox Bow de la première fois où je lai vu
en revanche javais bel et bien oublié le t-shirt jaune que javais sur moi à cette même occasion
maintenant quil est en arrêt sur images dans ma tête, je me souviens très bien de ce t-shirt
je men souviens très bien car
je ne laimais pas
il était informe, de trois tailles trop grand par rapport à mon physique de crevette de lépoque
Je me souviens mêtre « battu » ce jour là avec maman car je ne voulais pas le porter pour mon premier jour de lycée
je me doutais que la première impression que je donnerais dans cette nouvelle communauté contribuerait de façon assez définitive à façonner mon image et mon statut, une image et un statut que je me traînerais jusquau bout
hélas, maman navait pas voulu entendre raison
et cest avec un peu dappréhension vis-à-vis des quolibets auxquels jétais par ailleurs habitué au collège, que javais affronté ma première journée de lycée habillé de ce t-shirt jaune
Fort heureusement, un beau jeune garçon brun avait traversé la cour du lycée et mavait fait oublier mon t-shirt
mes soucis vestimentaires avaient disparu dun coup
mon cur avait commencé à battre pour autre chose que de me maintenir en vie
son image avait traversé ma rétine
et je nétais plus le même garçon
Depuis bien des années, ce t-shirt jaune est parti chez Emmaüs
depuis, je lavais oublié comme un mauvais souvenir du mauvais goût de maman
mais pas lui
« Tu te souviens de mon t-shirt jaune ? » je ne peux mempêcher de lui demander, tout guilleret.
« Quoi ? Jen sais rien, je ne sais plus sil était jaune ou dune autre couleur
».
« Tas dit jaune
et il était jaune
» je le charrie.
« Tu me saoules
» il me claque à la figure.
« Alors ça t'a fait quoi ? » jenchaîne.
« De quoi ? ».
« De voir que je te matais
».
« J'ai failli venir te péter la gueule
».
« Parfois jai eu peur que tu le fasses
parfois tu mas lancé de ces regards noirs
».
« Tu me saoulais
les potes ont fini par me charrier à cause de ça
».
« Ah bon ? A cause de moi ? ».
« Oui
ils me demandaient comment allait ma copine
mais je les ai mouchés tellement de fois avec les nanas que je tombais, quils ont fini par la fermer
».
« Ca ta pas gêné daccepter ma proposition de révisions, alors ? Tas plus eu peur quils se moquent ? ».
« Je men fous, avant de dire quoi que ce soit sur ma vie, quils se tapent dabord la moitié des nanas que je me suis tapé
».
« Cest vrai que tas failli me cogner ? ».
« Oui, mais tétais trop fragile par rapport à moi, je nai pas osé
».
« Ca ne ta pas fait plaisir un peu que je mintéresse à toi ? ».
« Il y avait déjà plein de nana qui sintéressaient à moi
».
« Et des mecs, avant moi, jamais ? ».
« Oui
enfin
non
je ne sais pas
ten pose, toi, des questions
à cette heure ci
».
Je savais quil sétait rendu compte que non seulement les nanas, mais que aussi les mecs le mataient
jaimerais savoir ce que ça lui a fait de savoir quil avait des touches avec des mecs
mais je sais que ce nest pas cette nuit que je poserai cette question
« Pendant des années, jai crevé denvie
denvie de toi
».
« Pendant des années, je me suis dit que jamais tu naurais le cran de m'approcher
».
« Tu as vu ? Jai eu le cran
».
« Ouais
je ne sais pas si tu as bien fait
».
« Pourquoi ? »
« Je ne suis pas sûr que ce qu'on fait là ce soit une bonne chose
toi tes pd
enfin
homo
mais pas moi
».
« Tes quoi, toi, Jérém ? ».
Silence cadencé par sa respiration lourde.
Enchaîner, Nico, ne pas insister, ne pas se laisser démonter.
« Dès le premier jour jai eu envie de toi
envie à en crever
quand tu étais là, en cours, je ne pouvais pas décoller mes yeux de toi
cétait une de te regarder grandir, de te voir débouler en cours chaque jour un peu plus beau et sexy que celui davant
sentir la traînée de ton putain de déo de mec
voir défiler tes sacrés t-shirts moulants
tes jeans qui semblent coupés sur mesure
plus ça allait plus tu étais beau et sexy et plus tu thabillais super bien
Quand tu étais là, jen avais mal au ventre tellement javais envie de toi
les fois que tu manquais les cours
jen avais le même mal au ventre, tellement tu me manquais
Quand les vacances arrivaient, jétais le seul mec triste de la classe car je savais déjà que tu allais me manquer
et à chaque rentrée il ne me restait quà découvrir à quel point tu étais encore plus sexy que quand je tavais vu la dernière fois
comme si javais raté des épisodes de ma série préférée
jétais jaloux de tes potes, ceux avec qui tu sortais le soir, de tes potes de rugby, de tous ces gens qui avaient la chance de te côtoyer en dehors du lycée
dans la vraie vie
jaloux de tes amis qui te connaissaient, qui partageaient avec toi des moments qui métaient interdits
Moi non plus je naurais jamais cru que jaurais un jour le cran doser te proposer de réviser
et encore moins que les révisions ça deviendrait
».
« Des parties de jambes en lair
» me coupe-t-il.
« Pour moi ce ne sont pas que des parties de jambes en lair
» je lui balance.
Silence de sa part
jentends les battements de mon cur secouer ma poitrine.
« Et toi cest quoi exactement tes études ? ».
Bien esquivé Jérém
un véritable petit champion de la diversion stratégique. Insaisissable comme une anguille fraîchement péchée.
Je suis un peu déçu par cette manuvre
envie de repositionner le curseur là où il la switché
mais bon, je sais quil ne faut pas insister
ça ne servirait quà me faire jeter
alors
déjà déguster le plaisir et le bonheur de le sentir sintéresser un peu à moi
on reviendra par la suite sur les sujets qui fâchent...
« Cest de la géologie
je suis passionné par tout ce qui touche à notre planète
ses origines, son évolution passée et à venir
comment tout ça sest formé, doù cest venu, où ça va aller
ça commence avec deux années préparatoires, ensuite il faut choisir une spécialisation
il y a plein de choses à étudier, les unes plus intéressantes que les autres
style
étudier les volcans
jaimerais tant aller en Islande, cette terre de glace et de feu
jaimerais étudier le mouvement des plaques, les tremblements de terre, lérosion, laction de leau, lévolution des couches de la croûte terrestre
mais aussi la paléontologie, les fossiles
il y a tant et tant de choses passionnantes à la surface ou un peu en profondeur de cette terre juste sous nos pieds
».
« Un caillou cest un caillou
» plaisante mon beau brun.
« Cest ça
mais quand on apprend à le faire parler, il a tant de choses à dire
».
« Et tu vais faire quoi de ton diplôme ? ».
Putain
ça me fait plaisir quil me pose des questions, même si je sais que cela est en bonne partie amené par sa volonté de mempêcher daborder des sujets qui fâchent
Pourtant, il y a des choses que jai besoin de lui dire avant que le matin ne nous sépare
il faut que je me dépêche de livrer ce que jai sur le cur... et même si le bonheur dêtre dans ses draps, calé contre son corps, au milieu de cette conversation à bâtons rompus inespérée est un bonheur entier
je sais que cette deuxième nuit magique ne sera quun feu de paille si je narrive pas à aborder le sujet qui me brûle au fond de ma gorge
Jai besoin de savoir quelle place jai aujourdhui dans sa vie et quelle place il envisage de me laisser à lavenir
Jai besoin de lui dire des choses avant que le sommeil ne nous sépare
jai besoin davoir des réponses avant que la vie ne nous sépare
Dailleurs, sa voix est de plus en plus lente, pâteuse
il est fatigué le petit con, le sommeil ne va pas tarder à le happer
le temps mest compté
Je décide de répondre à sa dernière question avant denchaîner en douceur avec les sujets qui me tiennent à cur :
« Jaimerais bien rester dans la recherche scientifique
je ne voudrais pas finir par travailler pour un groupe pétrolier
mais la recherche demande tant dannées détudes
cest passionnant, mais long, dur
il faut avoir des super notes tout le temps
de plus, les places ne sont pas nombreuses
je verrai à lusage
»
« Tu es doué et bosseur
tu vas y arriver
»
Ce nest pas la première fois quil me fait des compliments sur mes qualités intellectuelles. Et comme dhab, je suis à la fois flatté, gêné et un peu triste dentendre cela de sa bouche
certes, jaime bien quil me trouve des qualités
mais le fait de me reconnaître en tant que « bon intello » méloigne de fait de lui
lui qui a lair de se considérer plutôt comme « une paire de jambes pour le rugby » ou « des bras pour le placo »
« Je ne sais pas si je vais y arriver
je vais le tenter
si ça ne marche pas, javiserai
».
« Toi aussi tu vas partir
» considère-t-il.
Sa voix sort de plus en plus lente et fatiguée.
« Bordeaux cest pas si loin
» je lui réponds.
« Cest pas à coté non plus
».
« Mais je reviendrai, Jérém
si tu es là
je reviendrai
et même si tu pars, nimporte où que tu sois, si tu veux toujours me voir, je reviendrais
tu vas trop me manquer, Jérém
».
« Tu vas trouver dautres mecs, tu vas moublier
».
« Je ne pourrais jamais toublier Jérém
jamais
».
« De toute façon, maintenant que ty as goûté, tu sais que tu peux prendre ton pied avec dautres mecs
»
« Jérém
».
« Tas pris ton pied avec le type de ce soir et avec ton
Stéphane
aussi, non ? » insiste-t-il
« Jérém
je ne vais pas te dire que je n'ai pas pris mon pied avec ces deux mecs
les garçons cest mon truc
mais avec toi
avec toi cest différent
avec toi c'est juste pas possible
avec toi c'est le feu d'artifice
avec toi c'est incroyable
avec toi cest le bonheur
».
« Je sais
je suis un bon coup.. » fait-t-il en rigolant avec une intonation qui ralentit à vue dil ou plutôt à ouïr doreille.
Il m'énerve.
« Tu m'énerves, Jérém
c'est pas ça que je veux dire
enfin si
tu es un très bon coup
cest aussi ça que je veux dire
enfin, tu me fais mélanger les pinceaux
je veux dire
avec toi c'est magique et ça lest mille fois plus encore quand tu te laisses un peu aller
coucher avec toi c'est le bonheur absolu mais j'aime aussi te câliner te serrer dans mes bras comme là
te faire des bisous comme tout à lheure, sans me faire jeter
».
Le train inter city « Nico2001 » sort de gare
il prend de la vitesse
« Jérém
je ne te demande pas de sortir ensemble main dans la main dans la rue ou de faire des repas de famille
ni de nous afficher devant tes potes
je te demande juste un peu de tendresse en plus du sexe
je ne veux pas juste baiser avec toi et repartir pour revenir quand à nouveau lenvie te prend
ou alors rester faire un câlin quand tas un coup de blues et me faire jeter si cest moi qui a envie dun câlin
»
Le train inter city « Nico2001 » est lancé à toute allure
inarrêtable
« Je voudrais juste arriver à te cerner
parfois je ne sais par trop quoi penser de toi
parfois certaines de tes attitudes me donnent des illusions
et après tu changes du tout au tout
je voudrais que tu arrêtes de souffler tout le temps le chaud et le froid
parce que ça
ça
ça me fait un mal de chien
tu sais, Jérém
même si tu te laisses un peu aller
comme tu le fais des fois, comme là, comme cette nuit, tu vas rester
mec
tu seras toujours Jérémie T
.»
Le train inter city « Nico2001 » avait prévu déviter certains passages
mais il fonce désormais inexorablement sur sa route
« Parfois jai limpression que tu me prends et tu me jettes comme une capote
à force de me faire jeter, je vais finir par craquer
Je pense quon peut se faire un bien fou
jai juste besoin dun peu de considération
ce qui ne t'empêchera pas de continuer de me baiser aussi souvent que tu le voudras
mais, s'il te plaît, considère-moi comme un être humain
tu sais si bien le faire avec tes potes
»
Le train inter city « Nico2001 » entrevoit le terminus
il navait pas vraiment prévu de latteindre, mais désormais, la distance de freinage est insuffisante
il va rentrer en gare des « Grandes Déclarations » dans quelques instants
« Jérém, tu sais, je taime
je taime depuis le premier jour du lycée
le sexe avec toi cest dingue, mais je taime au delà de ça
bien au delà
Je sais que cest dur pour toi, accepter de faire des câlins à un mec ou te laisser câliner par un mec
mais fais moi confiance un peu
je sais attendre
»
« Jérém
je voudrais savoir si on va continuer à se voir, si tu as vraiment envie quon continue à se voir dans les semaines, les mois à venir
je voudrais savoir si notre relation représente à tes yeux quelque chose au delà du sexe
».
Je suis fier de moi
fier de ma tirade, fier davoir été au bout de ma pensée, calmement, doucement, fermement malgré la fatigue qui me tenaille
fier de moi et content de retrouver ma respiration
je suis presque en apnée
jécoute ma respiration, lourde, profonde
et soudainement je me rends compte que la sienne est aussi bruyante et profonde que la mienne
voire plus
voire beaucoup plus
oui, sa respiration semble celle dun mec
qui sommeille !
Naaaaaan
pas ça
pour une fois que jose aller au bout de mes idées
Jérém
ne dors pas
Bah, si, il dort
je ne sais pas depuis quand il dort, mais il dort
la fatigue a eu raison de son corps de petit con musclé
quest ce quil a entendu de ma tirade ? Rien ? Pas grand-chose ?
Je suis déçu
merde, alors
et sil na rien entendu ? Tas fait tout ça pour rien
« Jérém
» je chuchote, comme pour massurer quil est bien endormi.
Pour toute réponse je naurai de lui quun gazouillis tout mignon rappelant celui dun bébé. Oui, le beau brun fait dodo
il nest pas encore parti très loin, mais il est déjà parti
je pourrais le ramener à létat éveille, mais je sais que ça ne servirait à rien,à part à le contrarier
alors je le laisse partir dans les bras de Morphée
quil partage ce soir avec les miens
Enfin, pas pour rien
Est-ce que tu as limpression que cest rien ce que tu vis depuis le départ de Romain ?
Il te demande de rester, tu le mates dans sa salle de bain, sous la douche
tu te faufiles dans ses draps, tu te shootes avec le bonheur olfactif qui se dégage de son corps
tu parles avec lui
il te parle, il commence à se livrer un peu
il te parle de lui, de sa passion, de ses rêves
il te demande de lui parler de toi
cest rien, ça, Nico ???
Quand jy pense
en lisant entre les lignes, entre ses mots de ti con qui ne sassume pas
à bien regarder, il y a quand même deux ou trois choses que jai réussi à placer avant sa dernière réplique, deux ou trois choses dont je suis plutôt content
Et puis il y a des trucs quil a laissé échapper par mégarde qui me font chaud au cur
et je pense en particulier à son souvenir vif de mon t-shirt jaune auquel je viens de repenser, avec la certitude quil était jaune ce jour là, mon premier jour du lycée, à cause de la discussion que javais eu la veille avec maman sur lopportunité de ce jaune pour le premier jour du lycée, pour la première image que je donnerais de moi à mes futurs camarades
Alors, même si Jérém sest endormi avant la fin de ma tirade, on a quand même bien parlé, plus que jamais, plus quen deux mois de coucheries, plus quen cinq ans de lycée
Mon Jérém qui dort dans mes bras
sa respiration calme, à peine perceptible
l'odeur enivrante de ses draps
la chaleur de son corps qui irradie dans le mien
la douceur de sa peau qui me donne des frissons de plaisir
cette conversation inattendue, et, bien quinachevée, tellement intense
cette conversation qui résonne dans ma tête
Jérém qui, sans la nommer, me parle de cette solitude qui ne le quitte pas et qui me le rend craquant au possible
le fait quil me demande de rester pour combler cette solitude
jai envie de crier mon bonheur, jai envie de pleurer mon bonheur
je le serre un peu plus contre moi, si cétait possible, je me serre un peu plus contre lui
jai envie de me perdre dans ce moment
jai envie que le matin narrive jamais
voilà une certaine idée du Paradis
mes sens sont ivres de lui
je pose quelques derniers bisous dans son cou, à la lisière de ses beaux cheveux bruns
cet endroit est fait pour ça
pour poser les bisous les plus doux du monde, sans jamais arrêter
Et puis la fatigue me ratt
je perds pied
cest le black out
cest avec un petit sourire aux lèvres que je mendors
Lorsque je me réveille, après un assoupissement dont je ne pourrais affirmer la durée, je tiens toujours le beau brun dans mes bras
pourtant, quelque chose a changé
quelque chose est en train de se passer
En émergeant des vapeurs dun sommeil que je devine de courte durée et brusquement interrompu, je me rends compte que ma queue a durci
elle est calée dans sa raie, entre ses globes musclés
Lorsque je réalise ce qui est en train de se passer, je me sens à la fois dans un état dexcitation indescriptible
et terrifié à lidée quil se réveille et de sa réaction
une réaction qui jen suis sûr, va être extrêmement violente
Ce serait dommage de gâcher ce beau moment à cause dune trique à la con que je nai même pas senti venir
pourtant cest bon, trop bon
je bande à nouveau comme un âne et mon excitation ne fait que monter encore et encore
le fait est que
cette excitation ne vient pas toute seule
Encore immergé dans les vapeurs qui séparent le sommeil et la veille, je me demande si je suis réellement réveillé
si cest un rêve ou la réalité
Il me faut un petit moment pour retrouver mes esprit et réaliser que si je bande autant et si mon excitation se fait de plus en plus violente, ce nest pas quune question de contact avec la vallée entre les fesses de mon beau brun
pour réaliser que les vagues dexcitation qui traversent mon corps cest à partir de mon gland quelles irradient
car mon gland est agacé, excité, titillé, caressé par des petits frottements dans sa raie
des frottements dont je ne suis pas à lorigine
Oui, il me faut un petit moment pour réaliser que cest le bassin de mon beau couillu qui balance des petites ondulations qui apportent tant de bonheur à ma queue
Il se frotte, je bande, je menfonce de plus en plus loin entre ses fesses
mes tétons frottant légèrement contre son dos, au gré des mouvements de nos corps, mon excitation grimpe vite à des sommets qui échappent à mon contrôle
il se frotte, je bande, je menfonce
et lorsque le bout de mon gland rencontre une sorte de petite butée
je sais que cest le petit relief de son ti trou
un frisson particulièrement violent me frappe
jai limpression de devenir fou
ses ondulations nont pas cessé
au gré des ondulations de son bassin, mon gland tape tout doucement sur son ti trou
un ti trou qui semble se contracter, tout comme ses fesses qui semblent serrer davantage ma queue
Cest excitant
terriblement excitant
et dangereux
insoutenablement excitant car aussi dangereux
je ne sais pas sil est réveillé, je me demande sil est réveillé et pleinement conscient de ce qui est en train de se passer
ce que je sais cest que dans létat dexcitation qui est le mien et qui ne cesse pas de grimper, je ne vais pas tarder à venir
à lâcher mon jus sur sa rondelle
je suis happé, coincé entre ses fesses
jai terriblement envie de jouir
jai horriblement peur de jouir et des conséquences que cela va avoir quand il va sen rendre compte
Jai le cur qui bat à mille à lheure tellement mon excitation est débordante
tellement le frottement de ses fesses serrées autour de ma queue, les tapotements de mon gland sur son ti trou me procurent des sensations de fou
.
Oui, mon mon coeur semballe
mais soudainement, il semble sarrêter
cest lorsque je sens les muscles de ses fesses se relâcher
lorsque, à la faveur dun mouvement un peu plus puissant de son bassin, son ti trou semble céder à la stimulation
lorsque le bout de mon gland semble aller un peu plus loin, vaincre la petite résistance de lentrée de son intimité
Je frissonne, jen tremble
ma respiration est si saccadée, si bruyante, mes frissons si forts, comme des spasmes
ça va le réveiller, cest sûr
et quand il se rendra compte de ce qui se passe, il va me jeter, il va me cogner
il faut que je me retire, il faut que je me calme
mais ses mouvements de bassin ne cessent pour autant
ils sont tout doux, mais ne cessent pas
millimètre après millimètre, mon gland senfonce un peu plus
au bout de quelque coups
mon gland est presque entièrement en lui
Je suis dans un état de fibrillation indescriptible
mes sens nappent mon esprit, ma raison tente de sopposer à linopposable
mais tu fais quoi, là, mon Jérém
si tu continues comme ça
je vais jouir
je vais jouir en toi
ne fais pas ça
tu ne vas pas pouvoir supporter ça
tu vas me haïr
je ne veux pas ça
Le bonheur dêtre (presque) en lui
moi qui na jamais été dans un mec
découvrir ce que ça fait
et cest bon à un point que je crois devenir fou
je ne sais même pas si mon gland est vraiment bien tout rentré
ce que je sais cest que je vais jouir
rien quen tapotant au bord de sa rondelle, je vais jouir
et ça va venir très vite
Il faut que tu renonces, Nico, il faut que tu renonces tant que cest encore temps
tant quil sest aperçu de rien
mais jai envie de jouir
envie de sentir ce quil ressent lui lorsquil jouit en moi
envie de connaître le plaisir de mec qui est le sien
Envie de jouir
en lui
.
Mon gland et mes tétons deviennent électriques
je deviens dingue
dans ma tête cest un tsunami
des décharges électriques puissantes et débordantes annulent toute volonté en moi
jai envie de jouir, je vais jouir
tant pis, je vais jouir
je sais que cest signer la fin de notre relation, quaprès ça il ny aura pas de suite possible
que je vais tout gâcher à cause de deux secondes dorgasme
mais je suis un mec, un mec de 18 ans, avec une trique denfer, le gland à moitié coincé dans le ti trou de lhomme que jaime
je sens lorgasme arriver au loin
tant pis, ma volonté nest plus
je ne suis plus que instinct, plaisir
Comments:
No comments!
Please sign up or log in to post a comment!